Ils changent de vie et construisent un gîte pour les personnes handicapées et leurs proches
Publié par lesbobosalaferme le
Fabrice Leviel de La Voix du Nord était présent pour la conférence de presse donnée suite à la subvention reçue par le Conseil Départemental du Pas de Calais dans le cadre de l’appel à manifestations d’initiatives en innovation sociale. Merci pour cet article!
La vie de Louis Dransart et d’Élodie D’Andréa a radicalement changé à la naissance de leur fille, qui souffre d’une maladie neurodégénérative. Ils ont abandonné leur travail et sont arrivés dans le Montreuillois avec un projet qui sort des sentiers battus : la création de gîtes ruraux destinés aux personnes handicapées et aux aidants.
Louis Dransart et Élodie D’Andréa sont ce qu’on appelle communément « des aidants ». Des aidants, il y en aurait onze millions en France. Ce sont des personnes qui s’occupent de leurs proches, malades ou handicapés. Pour nombre d’entre eux, cette tâche occupe la totalité de leur temps.
C’est le cas de ce couple qui est arrivé dans le Montreuillois en 2016. Andréa, leur petite fille de 2 ans, est atteinte d’une maladie neurodégénérative qui nécessite des soins constants. « D’un jour à l’autre notre vie a changé, explique Louis Dransart. Il a fallu s’occuper de notre fille, nous sommes devenus des aidants à temps complet, car il n’y a aucune structure de prise en charge des enfants de moins de 6 ans, en France. » Fini le travail à Paris. La vie de la famille prend un autre tournant.
« Souvent, les aidants sont isolés, coupés de tout. Et les autres ignorent ce qu’on endure. »
Ce tournant a lieu dans une fermette de la Madelaine-sous-Montreuil. Une fermette dont le couple s’est porté acquéreur pour bâtir un projet en relation avec sa situation et avec la vocation touristique du Montreuillois. « L’idée, c’est de créer dans cette ferme quatre gîtes ruraux dédiés aux personnes handicapées ou malade et leurs proches, aidants, explique Louis Dransart. Parce qu’être aidant, c’est un travail 24 heures sur 24, sans repos, sans loisirs, sans moyen d’évasion. »
Un lieu de mixité
Du repos, des loisirs, un instant de quiétude dans le Montreuillois, c’est ce que Louis Dransart et Élodie D’Andréa souhaitent offrir aux aidants. Et ils veulent faire mieux encore. « On veut aussi créer un lieu de mixité, en créant deux chambres d’hôtes pour accueillir des personnes qui n’ont pas de rapport avec le handicap, ajoute Élodie D’Andréa. On aimerait qu’il y ait un échange entre ces deux mondes. Souvent, les aidants sont isolés, coupés de tout. Et les autres ignorent ce qu’on endure. S’il pouvait y avoir quelques instants où ces deux mondes se rencontrent, ce serait bien. »
La fermette sera baptisée La Ferme des bobos. « Un clin d’œil aux bobos parisiens, parce que c’est un peu ce qu’on était avant, mais surtout une référence aux bobos qu’il faut soigner », explique Louis Dransart. Le premier des quatre gîtes devrait voir le jour dans le courant de l’année prochaine.
0 commentaire